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  • 52'
  • Auteurs : Véronique de Viguerie, Charles Comiti, Julien Boluen
  • 29-06-2022
  • Master : 3197

UKRAINE : DES FEMMES DANS LA GUERRE | Canal+ |

La guerre, une affaire d’hommes ? C’est oublier que les femmes sont elles aussi au cœur du conflit.  

Depuis le 24 février à l’aube, l’armée russe a envahi l’Ukraine, cet ancien pays du bloc soviétique de 44 millions d’habitants, menant une guerre totale, replongeant l’Europe dans l’angoisse d’un conflit général. Les hommes sont mobilisés, les femmes et les enfants fuient le pays par centaines de milliers. L’exode.

Cependant beaucoup d’entre elles ont choisi de rester et d’agir, pour leur patrie.

Mères et filles, combattantes ou soignantes, politiques ou résistantes… Elles s’impliquent à tous les niveaux, dans la survie quotidienne de l’Ukraine.

Traditionnellement, les femmes ukrainiennes restaient plutôt en retrait des affaires publiques. Mais cela a changé en 2014. Elles sont nombreuses alors à se mobiliser Place Maidan, pour réclamer la chute du gouvernement pro-russe ou à s’engager dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée par la Russie.

VERONIQUE DE VIGUERIE

Photojournaliste de grande renommée (Prix Bayeux, Visa d’or Paris Match) que nous avions déjà suivie à Kaboul, lors de la prise de pouvoir des Talibans, Véronique de Viguerie a rencontré ces femmes dans la guerre sans qui rien ne serait possible.

LA COMMANDANTE MAROUSSIA

Mère de 2 enfants, 44 ans, une pionnière qui a été parmi les premières femmes à s’engager dans l’armée en 2014 pour aller combattre les séparatistes pro-russes dans le Donbass. À Kiev, sous les bombes, celle qui porte le nom de la ‘Jeanne d’Arc des steppes’, personnage central d’un célèbre récit littéraire du 19e s. qui rencontra alors un grand succès en France, dirige son unité pour défendre la capitale. “Les Russes veulent épuiser notre peuple, mais nous allons nous défendre, quel qu’en soit le coût.”

Nous avons aussi obtenu une autorisation très rare, celle de suivre sur le front une femme engagée dans l’armée régulière. Depuis le début du conflit, Iana, 30 ans : “Depuis le début des combats, je voulais être ici, avec un fusil d’assaut, dans les tranchées.”

Irina, 40 ans, et sa fillette Victoire, comme toutes ces ukrainiennes qui n’ont pas pu fuir, vivent et dorment dans les caves de leur immeuble . “Ma fille ne comprend rien de ce qui se passe, elle est encore très petite et il ne faut pas qu’elle comprenne.

Sophia, 20 ans, refugiée dans le métro à Kharkiv sous les bombes, se débrouille comme elle peut pour nourrir son fils d’un an.

Fin mars, lorsque l’armée russe se retire de la région de Kiev, nous suivons une unité de l’armée ukrainienne qui entre dans Boutcha et Irpin, les villes martyres de la banlieue de Kiev. Nous découvrons les corps des habitants exécutés dans les rues ou les jardins.

Natacha et sa fille Vika déambulent dans leur ville détruite, après avoir passé 40 jours terrées dans leur cave. Elles témoignent : « Les soldats russes sont entrés dans la maison, je leur ai dit ‘mais vous n’avez donc pas de mères, de femmes, d’enfants !’ Ils sont repartis. »

Nous croisons aussi Tatiana et son mari qui cherche leur fils Youri, 29 ans, dans les ruines et les morgues provisoires de la ville.


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