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  • 60'
  • Auteur : Chloé Vienne
  • 26-09-2021
  • Master : 3098

JUSTICE DE PROXIMITE, JUSTICE DU QUOTIDIEN | TF1 | Reportages

C’est la justice des petits désaccords, des coups de colère qui tournent mal. Des affaires pour lesquelles « il n’y a pas mort d’homme » comme on dit, mais qui empoisonnent la vie des français. En milieu rural, les Tribunaux de Proximité sont le dernier bastion de cette justice du quotidien. Souvent seuls à bord, les juges y jonglent entre affaires familiales, conflits de voisinage, ou tutelles… Pendant plusieurs mois, nous avons pu poser nos caméras dans les salles d’audiences, et saisir l’intimité de cette justice qui nous concerne tous. Thibaut Nicoulau, 29 ans, sort tout juste de l’école de la magistrature. La présidence du Tribunal de Péronne est son premier poste. 80 000 justiciables en dépendent. « Ce n’est pas simple dans cette partie-là du département de se déplacer, les transports sont assez peu nombreux. Mais il y a quand même des citoyens qui y habitent, des gens qui sont en demande de justice. Et on se doit de répondre à cette demande ». Une fois par mois, il préside une audience spéciale. Celle du Tribunal de Police. Face à lui, défilent des hommes et des femmes de tous âges et de tous milieux qui ont commis ou subi des affaires de petite délinquance. Un conflit de voisinage qui a abouti à un accès de violence entre deux femmes va lui donner du fil à retordre… A ses côtés : Danielle Doyen, greffière en chef. En 30 ans de carrière elle a vu défiler les juges. « Thibault il a l’âge de mon fils. Ça veut tout dire en fait. Et puis on a qu’un seul juge, alors on le dorlote ! » Régulièrement ensemble, ils vont à la rencontre de ceux que l’on écoute plus. Lors d’un déplacement consacré à des affaires de tutelles, son soutien va s’avérer précieux pour le jeune juge. En France, les affaires de « petite délinquance » représentent plus de la moitié de l’activité judiciaire. Ce sont elles qui engorgent les tribunaux. Alors pour éviter qu’elles ne soient classées « sans suite » faute de temps, la justice dispose d’un joker : les Délégués du Procureur. A l’heure de la retraite, Guy Gobert, ancien commissaire de police, a choisi de reprendre du service. Vol de bonbons, ou dépôt illégal d’ordures…  Il sillonne la région pour délivrer aux justiciables les décisions prises par le Procureur de la République. Un rôle de « porte-voix » pas toujours pris au sérieux… « J’espère que je ne prêche pas dans le désert. Mon rôle c’est de mettre un coup d’arrêt à la petite délinquance, et éviter que des gens ne se retrouvent au Tribunal. ». Nous l’avons suivi lors de ses déplacements à Château-Thierry. Ici pas de Palais de Justice. C’est dans une petite salle au sein d’une ancienne gare qu’il reçoit les justiciables… 8 cm de talons, 20 ans de barreau. Maître Dussaut plaide toutes sortes d’affaires.  A Péronne, ville de 7 500 habitants, rares sont ceux qui n’ont pas eu affaire à elle. Comme client, ou adversaire… Ce qui l’occupe le plus : c’est le droit de la famille. La plupart de ses clients n’ont jamais mis les pieds dans un tribunal. Alors elle les prépare avant les audiences, comme avant un match de boxe. « Je les prépare à être synthétique, clair. A dire les choses calmement. Parce que chaque audience est un combat. Et ce n’est pas toujours évident à vivre ». Nous avons suivi une de ses affaires : celle d’une maman désespérée qui se bat pour le bien-être de sa fille. Entre combats, espoirs et doutes. Plongez dans le quotidien de ceux qui œuvrent pour que, partout, la justice passe.


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