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  • 52'
  • Auteurs : Antonin Marcel, Frédéric ELHORGA
  • 04-07-2023
  • Master : 3291

INDE, DES DIEUX ET DES HOMMES | France 5 | Les Routes de l'Impossible

L’Inde est un pays de démesure. Par sa taille, le nombre de sa population, la richesse de ses paysages, l’imprévisibilité de ses routes et la diversité des croyances qui guident les pas de son peuple. Devenu la 6ème puissance mondiale, le pays le plus peuplé du globe ne cesse de se développer, mais à deux vitesses. Dans les grandes villes, le travail ne manque pas et la jeunesse indienne prend le pouvoir, délaissant des campagnes de plus en plus isolées et livrées à elles-mêmes.

Né les mains dans la terre, Tenzin est paysan et arrière petit-fils de paysan. Depuis plusieurs générations, lui et sa famille cultivent ce que les indiens surnomment « l’or vert » : le petit pois. Une culture éprouvante et fragile, mise à mal par des conditions climatiques capricieuses dans cette région. « Les petits pois sont notre seule source de revenus. Sans eux, ma famille et moi aurions disparu depuis longtemps ! ». Pendant la récolte, Tenzin descend tous les matins avec ses mules le long du chemin escarpé qui mène à la route pour confier sa récolte à Ramsing, le transporteur :

« Une longue et périlleuse route m’attend, surtout que je roule de nuit pour éviter que la chaleur n’abîme la marchandise. La moindre faute de conduite et on part dans le ravin » Des ravins qui semblent sans fond tellement les montagnes sont hautes.

 

Dans l’état du Meghalaya, les hommes de la tribu des Jaintias transpirent à grosse gouttes. Il faut dire qu’ils doivent porter à bout de bras, sur 5 km jusqu’au centre du village, un tronc de plusieurs tonnes et cela, sans jamais le poser à terre. Pour eux l’échec n’est pas possible, il annoncerait une année de malheur.

« On fait ça pour s’attirer les bonnes grâces de la nature et que nos futures récoltes soient abondantes ».

D’autres ont érigé un « rat », une immense tour d’une vingtaine de mètres, ils tentent de se frayer un chemin parmi les milliers de fidèles, en contrôlant la tour qui tangue dangereusement au-dessus des têtes… Le tronc sacré et la tour pointent vers une mare de boue. « Notre Dieu nous ordonne de danser dans l’endroit plus sale endroit de la terre »

 

Les Indiens entretiennent de puissants liens avec la nature. À tel point que certains ne vivent qu’à travers elle… C’est le cas de la tribu des Khasis, qui préserve la nature en construisant des ponts sans utiliser de ciment… Comme leurs ancêtres ils dirigent les racines des « arbres caoutchouc » au-dessus des ravins, les racines grandissent, durcissent et avec le temps elles forment un pont dur comme du béton. Wang Suk les entretient et en construit même de nouveaux. « Je ne les verrai jamais finis car ces ponts prennent des décennies à se former. Je le fais pour les futures générations ! ».

Sur le fleuve Brahmapoutre, Kotai, lui, aurait aimé que ses ancêtres se soucient un peu plus de l’avenir de son île ou plutôt que tous les pays de la planète luttent activement contre le réchauffement climatique… Son île est grignotée chaque jour un peu plus par le grand fleuve… Quant il était enfant, elle s’étendait sur 15 km2 contre 4 aujourd’hui !

Sans le vouloir Kotai participe lui aussi à cette érosion : il coupe des bambous dont les racines retiennent la terre. Mais pour la livraison, c’est zéro carbone « impossible d’utiliser un camion cela pendrait trop de temps sur la piste ». Il voyage en radeau, avec pour seuls guides les courants impétueux et les dieux qu’il prie pour ne pas finir au fond du fleuve, comme tant d’autres avant lui.

 

 


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