KENYA, ADVIENNE QUE POURRA | France 5 | Les Routes de l'Impossible

Le Kenya se développe à toute vitesse, mais derrière les buildings de Nairobi la capitale, et la savane très prisée des touristes, se cache une toute autre réalité : celle des forçats du Kenya.

Le changement climatique coupe le pays en deux. Au Nord, des régions entières souffrent d’une profonde sècheresse tandis qu’au Sud, des populations se retrouvent menacées par la montée des eaux. Les mauvaises pistes qui traversent le Kenya n’arrangent rien…

Adam sue sang et eau dans l’espoir de se payer son école de commerce. Pour y arriver, le jeune homme se fait livreur. Chaque semaine, il achète 100 kilos de poissons aux pêcheurs du lac Victoria pour les vendre à la conserverie située à 70 kilomètres de chez lui. Mais les trous et les passages difficiles, souvent entretenus par les villageois afin de monnayer le sauvetage mettent en danger sa marchandise « Il m’arrive de rester coincé des heures, sous un soleil de plomb. Et si c’est le cas, je peux dire adieu à ma marchandise ». Adam est engagé dans une course contre le temps et le soleil… Son camion n’est pas réfrigéré et le peu de glace embarquée à son bord fond rapidement !

David, Chauffeur de taxi, ne prend jamais la route avec moins de 15 clients pour 8 places ! Il faut dire que les voyageurs qui se rendent dans la région du Turkana sont rares. Le feu solaire brûle la terre et les troupeaux, certains tentent de résister et creusent le lit des rivières asséchées pour trouver de quoi boire.  « Ça fait plus de 3 ans qu’une goutte de pluie n’est pas tombée par ici. Si l’enfer devait avoir un visage, il ressemblerait à cette région ».

Alors que certaines terres s’assèchent, du côté du lac « Baringo » c’est tout le contraire ! Son niveau s’est élevé de 12 mètres en quelques années, inondant les hôtels aujourd’hui abandonnés… les habitants du lac ont perdu leur travail et se retrouvent maintenant face à un terrible danger… D’énormes crocodiles attaquent les habitants des villages qui, autrefois, se trouvaient loin des berges. Quant à l’école, elle est devenue une île et les enfants qui n’ont pas les moyens de payer le passage en barque à moteur comme ceux de Georges, sont contraints de traverser le lac sur des radeaux de fortune, au milieu des crocodiles et des hippopotames.

Ceux qui fuient ces terres ingrates partent pour le lac Victoria et tentent leur chance sur une île aux airs d’Eldorado… Les eaux poissonneuses qui entourent Migingo promettent une bonne paye mais il y a un revers à la médaille… Ils sont plus d’un millier à s’entasser sur ce rocher plus petit qu’un terrain de football. « Ici il n’y a ni eau courante, ni électricité, ni WC. Nous sommes prisonniers de cet enfer. Mais la vie sur terre n’est pas forcément plus belle… ».