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  • 60'
  • Auteur : Martin Mischi
  • 16-10-2021
  • Master : 3110

BIARRITZ : LA REVOLUTION D’UN PALACE IMPERIAL | TF1 | Reportages

“La Vieille Dame”, comme les biarrots l’ont surnommée, n’a jamais été aussi pimpante… Fouetté par les vagues de la Grande Plage depuis plus de 150 ans, l’hôtel du Palais est l’unique Palace 5 étoiles de la côte Atlantique. Après 2 années de fermeture consacrées à une rénovation intégrale, il s’apprête à ouvrir ses portes à nouveau. La Villa Eugénie, construite par Napoléon III pour son épouse en 1854, a changé à jamais le destin de Biarritz. Dans le sillage de l’Impératrice, le petit village de pêcheurs devient le rendez-vous du gotha international. Transformé en hôtel, puis reconstruit après un incendie dévastateur en 1903, ce lieu exceptionnel n’a cessé, depuis, d’accueillir les grands de ce monde : l’impératrice Sissi, Winston Churchill, Sarah Bernhardt, Romy Schneider, Ernest Hemingway, Charlie Chaplin ou Franck Sinatra y ont séjourné. Une nouvelle ère s’ouvre aujourd’hui pour cet étendard du luxe au Pays Basque. Les premiers clients ont passé les portes du Palais le 26 mars 2021. En coulisses, les 307 employés de l’hôtel ont pour délicate mission de perpétuer la grandeur de cet établissement unique. 

A 29 ans, Aurélien Largeau vient d’être propulsé chef des cuisines de ce lieu d’exception. Jeune prodige de la gastronomie, auréolé d’une étoile dans son précédent restaurant, il a une histoire particulière avec le Palace . Originaire de la Rochelle, Aurélien a fait ses armes dans les cuisines de l’hôtel du Palais à sa sortie de l’école d’hôtellerie. C’est ici qu’il a appris les ficelles du métier avant de prendre son envol pour d’autres restaurants. Il rêvait de revenir ici un jour comme Chef, mais probablement pas aussi tôt ! Voilà qui est fait. A la tête d’une brigade de 40 personnes, Aurélien Largeau fait face à un gigantesque défi : “ L’hôtel du palais, oui, c’est un challenge important. J’suis peut-être inconscient… J’y vais en fermant les yeux, la tête la première… Ça va bien se passer !”. Peu de chefs en France ont tenu la barre d’un tel paquebot à cet âge. Mais à ce niveau, Aurélien sait que seule l’excellence est acceptable. Malgré la pression, le jeune homme garde la tête froide et confirme le cap qu’il s’est fixé : offrir à ses clients une cuisine raffinée et responsable, en se fournissant autant que possible auprès des meilleurs producteurs du Pays Basque.

Depuis 28 ans, Dominique Nougarro officie comme gouvernante générale de l’hôtel. Ici, elle est un peu l’âme de l’hôtel. A 55 ans, cette femme énergique gère la soixantaine de gouvernantes et femmes de chambre qui préparent les 142 chambres de l’établissement. Elle veille inlassablement au bien-être des plus grands dirigeants de la planète, des hommes d’affaires les plus fortunés et des simples vacanciers. Elle connaît les attentions qui touchent, les petits gestes qui combleront ses clients et les erreurs impardonnables. Après 2 ans de fermeture, Dominique se réjouit de reprendre du service : “C’est parti, c’est officiel, est on est dedans. Ça fait 2 ans qu’on fait un travail de bureau entre guillemets, il manquait un peu le terrain, le client, la relation avec le client… du mouvement quoi.. Là, il va y avoir de la vie !” Mais elle va avoir fort à faire pour remettre l’hôtel à son meilleur niveau. Jamais une saison ne lui aura demandé autant d’effort et de patience.

C’est un cas unique en France : à quelques encablures le Palais possède son propre atelier d’art : menuisiers, peintre-décorateurs, tapissiers, couturiers… 7 artisans travaillent à plein temps pour cet édifice classé au patrimoine historique. A 34 ans, Romain Voltan est l’ébéniste attitré, spécialisé dans les meubles anciens. Formé par les anciens artisans de l’ atelier, ce diplômé en Histoire met en œuvre tout son savoir-faire pour restaurer le mobilier Second Empire qui orne les couloirs et les chambres de l’hôtel sur 5 étages. Un gardien du temps : une rayure, un coup profond, une poignée ou une charnière à l’agonie… Et Romain est appelé à la rescousse. Son obsession est de rendre son travail à la fois invisible et réversible afin de s’assurer que les meubles pourront traverser les siècles. Pour y parvenir, il utilise des techniques centenaires et des produits naturels qui permettront aux prochaines générations de poursuivre son travail de conservation.

“L’idée c’est d’avoir un ensemble cohérent, qui soit préservé, qui soit flatteur (…) là le meuble est sauvegardé, est recollé et il risque pas de s’altérer (…) hormis cassure, il peut passer une génération, il peut passer 50 ans sans être retouché.”

Matthieu est l’une des nouvelles recrues de l’hôtel. Pour son premier emploi, cet étudiant de 18 ans est parvenu à décrocher un poste qui ferait rêver nombre de jeunes gens de son âge : plagiste et serveur à la piscine de l’hôtel, l’une des plus belles de France. Sous le regard exigeant mais bienveillant de Christine Masson-Nicolier, l’énergique responsable, il devra servir les riches clients de l’hôtel tout en respectant les codes du luxe qu’il découvre encore. Slalomant un plateau à la main entre les 270 transats, surplombant la mythique Grande Plage de Biarritz, Mathieu savoure son plaisir de passer la saison estivale dans ce cadre unique : ”J’ai grandi ici, j’ai toujours vu l’hôtel du Palais depuis l’extérieur et avoir l’opportunité à la fois de travailler et de découvrir ce patrimoine de ma région, c’est une chance !”.


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