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  • 120'
  • Auteurs : Grégoire Lamarche, Grégory Cohen, Marion Leclercq, Romain Perrot
  • 25-07-2021
  • Master : 3084

APERO, LE BUSINESS DE L’HEURE SACREE | Capital | M6

C’est l’heure la plus importante des vacances. Le moment de convivialité tant attendu pour se retrouver, en famille ou entre amis, autour d’un verre et d’amuses bouches à grignoter. Un Français sur deux prend l’apéritif au moins une fois par semaine. En été, l’apéro est même devenu le nouveau dîner : avec des hors-d ’œuvres de plus en plus consistants, le moment de l’apéritif s’allonge jusqu’à tard dans la soirée… et face à un tel succès, les industriels n’hésitent pas à se saisir de l’occasion. Enquête au cœur du business de l’apéro, qui ne cesse de se réinventer. Le roi de l’apéritif est sans conteste le saucisson. Chaque seconde, 2,2kg de saucisson sont consommés en France, soit 70 000 tonnes tous les ans. Il représente un marché énorme : près de 750 millions d’euros par an. Pourtant, ce produit tant aimé est aussi décrié : trop gras, il contient des additifs potentiellement cancérogènes comme le nitrite. Alors comment les industriels s’y prennent-ils pour réinventer ce produit indémodable, et pour nous en vendre toujours plus ? L’autre star de l’apéro, c’est l’olive. Noire, verte ou encore fourrée : sa consommation est passée de 85 000 à 91 000 tonnes par an entre 2019 et 2020. On pourrait penser que la France en est une grande productrice, mais ce que la plupart des Français ignorent, c’est que 98% des olives de table sont importées de l’étranger par les grands groupes. Et attention à leur couleur : pour gagner du temps de production, certaines olives noires sont en fait des olives vertes traitées chimiquement. Enquête sur une filière méconnue où il vaut mieux bien lire les étiquettes. Sur les tables de l’apéro, d’autres produits ont récemment fait leur apparition : les boissons sans alcool. Moins caloriques que les boissons alcoolisées et plus sains, ces produits ne sont plus réservés aux femmes enceintes ou aux non-buveurs, mais intéressent aussi ceux qui ont décidé de réduire leur consommation. En 2019, le chiffre d’affaires des bières sans alcool a bondi de près de 39%. Et l’offre s’élargit : les bières les plus connues se sont dupliquées en versions sans alcool, comme Corona, Desperados, ou Heineken. On trouve aussi des vins issus de grands domaines, dont certains se sont même retrouvés sur des tables trois étoiles, et des spiritueux comme le gin, le rhum, la tequila ou même la vodka. Mais si le sans alcool n’avait pas que des vertus ? Certains grands alcooliers s’en servent pour amener à eux une clientèle de plus en plus jeune. Et même parfois de détourner la loi Evin, en communiquant grâce à ces produits sans alcool. Que serait l’apéro sans ses traditionnelles planches ? Avec leurs larges choix de charcuterie et de fromages, il y en a pour tous les goûts. Pour les bars, c’est le jackpot : fini les clients qui, dès 21h, partent au restaurant ou rentrent manger chez eux. Avec ces planches qui ont de plus en plus vocation à remplacer le dîner, ils peuvent conserver leurs clients plus longtemps… et leur faire consommer plus de verres. Mais le succès des planches apéro dépasse le cadre des terrasses : aujourd’hui, de plus en plus de petites entreprises proposent des livraisons de planches toutes prêtes, pour un apéritif clé en main. Mais avec quels ingrédients ? Et comment réinventer la traditionnelle combinaison charcuterie-fromage ?


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