BURUNDI, DEBROUILLE A HAUT RISQUE | France 5 | Les Routes de l'Impossible

Petit par sa taille mais immense par l’énergie de son peuple, le Burundi se fraie un chemin entre trois puissants voisins, sans grandes ressources mais avec une détermination hors du commun. Dans ce pays souvent oublié des projecteurs, chaque trajet raconte une histoire d’ingéniosité, de courage et de transmission.

À la campagne comme en ville, la vie quotidienne est marquée par des défis économiques. Mais face à l’adversité, les Burundais déploient des trésors d’inventivité pour subvenir aux besoins de leurs familles. Parmi eux, Donatien, 58 ans, est un cycliste hors norme. Avec plus de 200 kilos de bananes sur son vélo, il parcourt plusieurs fois par semaine le principal axe routier du pays. Dans des conditions extrêmes, entre virages serrés et trafic dense, il brave la route avec sang-froid et méthode, s’accrochant parfois à l’arrière des camions pour ménager ses forces. Un métier difficile, mais indispensable à l’économie locale.

Beaucoup de Burundais franchissent la frontière pour aller travailler en République démocratique du Congo. Après des semaines passées dans les champs, les chantiers ou les mines, ils reviennent entassés à l’arrière des camions, debout ou assis sur les bennes. Ces véhicules surchargés doivent affronter des pistes embourbées et glissantes, où chaque passage devient un exploit mécanique et humain.

Les routes du Burundi sont à l’image de son peuple : sinueuses, parfois imprévisibles, mais toujours empruntées avec fierté. Car ici, les efforts du quotidien se conjuguent avec une richesse culturelle unique.

Véritables emblèmes nationaux, les tambours du Burundi résonnent depuis des siècles à travers les collines. Vénérés comme des trésors vivants, ils sont le cœur battant des grandes cérémonies. Etienne, maître tambourinaire, perpétue cet art avec passion. Il initie son fils Albert dans la forêt sacrée, espérant l’éloigner des mauvaises influences et le guider vers une voie d’ancrage et de fierté.

La jeunesse burundaise, elle aussi, fait preuve d’une étonnante maturité. Comme Passy, 10 ans, de nombreux enfants s’investissent dès leur plus jeune âge dans des activités familiales ou artisanales. Si les conditions sont dures, elles révèlent un sens du collectif, du travail et une solidarité intergénérationnelle rarement égalée.