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With the bloodhounds in the fight against the black economy
  • 57'
  • Auteur : Elise Richard
  • 02-04-2016
  • Master : 2550

AVEC LES LIMIERS DE LA LUTTE CONTRE LE TRAVAIL AU NOIR | TF1 | Reportages

20 milliards d’euros : c’est ce que coûterait chaque année le travail dissimulé. Sans cette fraude, il n’y aurait plus de déficit de la Sécurité Sociale. Pour lutter contre ce fléau aux multiples facettes, l’Etat renforce les contrôles et multiplie les initiatives. Les équipes de Grands Reportages ont suivi pendant plusieurs mois des inspecteurs de l’URSSAF et de la Direction du travail…une enquête édifiante. Georges est inspecteur à l’URSSAF, l’organisme chargé de collecter les cotisations sociales. Sa mission : traquer toutes les formes de travail dissimulé, dans tous les secteurs. Ski aux pieds et casque vissé sur la tête, nous l’avons suivi avec ses collègues lors de contrôles dans les Alpes du Sud. Parmi ses cibles, les hôtels, cafés et restaurants. « C’est l’un des secteurs les plus touchés par le travail au noir, explique Georges, car beaucoup d’espèces y circulent. Donc forcément, ça facilite la fraude. » Certains commerçants possèdent même un système bien rôdé pour ne pas déclarer l’ensemble de leurs recettes et payer une partie de leurs salariés au « black ». Leur secret : les caisses enregistreuses truquées. Équipées de logiciels frauduleux, elles permettent de faire disparaître des données enregistrées, sans que cela se voit.  Noël, lui, est inspecteur du travail à Toulon. Dans sa ligne de mire : les chantiers du BTP. Dans ce secteur, une entreprise sur sept aurait recours au travail dissimulé. Et depuis quelques années, les chefs d’entreprise redoublent d’ingéniosité pour mettre en place des systèmes de fraude généralisée. « Ce sont devenues de vraies filières, très organisées, et donc plus complexes pour nous à débusquer », analyse Noël. Régulièrement, l’inspection du travail du Var coopère avec les équipes d’Alain, le responsable de la lutte contre le travail dissimulé à l’Urssaf PACA. Ils mènent ensemble des opérations d’envergure. Nous avons suivi pendant plusieurs mois l’une de leurs enquêtes…celle-ci met au jour un système de fraude aux travailleurs détachés. Ces ouvriers européens, qui viennent travailler sur des chantiers en France, sont parfois employés illégalement, ce qui crée de la concurrence déloyale pour les autres entreprises. Parfois, ce sont les salariés eux-mêmes qui se battent pour sortir de l’illégalité. Des employés d’un restaurant parisien sont sans papiers. Pourtant ils travaillent depuis plusieurs années à temps plein. Ils se disent victimes de travail partiellement dissimulé, c’est-à-dire que toutes leurs heures ne seraient pas déclarées. Cette forme de travail au noir, appelée communément « travail gris », est de plus en plus fréquente. « C’est une manière pour l’employeur de se couvrir en cas de contrôle, car cela donne une apparence de légalité », explique Marilyne Poulain, qui se bat pour défendre les droits des travailleurs étrangers. Pour obliger leur employeur à les déclarer correctement et pouvoir être régularisés, les employés sans papiers ont décidé de faire grève et d’occuper leur restaurant.


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